Agriculture Vosges : récolte pluvieuse, récolte heureuse pour la rhubarbe à Xertigny

Paul TURBAN - 07 juin 2016 à 05:02 - Temps de lecture :
 | 
Les plus gros bâtons de rhubarbe, qui font près d’un kilo, sont destinés à être vendus tels quel en magasin.  Photo Eric THIÉBAUT
Les plus gros bâtons de rhubarbe, qui font près d’un kilo, sont destinés à être vendus tels quel en magasin. Photo Eric THIÉBAUT

XERTIGNY

Par un temps peu favorable, la cueillette de la rhubarbe est en cours dans les champs de la Maison Moine. Douze mille pieds de la précieuse plante vont ainsi être totalement récoltés.

L’entreprise familiale emploie pour cela une douzaine de saisonniers, en plus des sept employés habituels, pour arracher, effeuiller et couper le limbe (partie blanche amère), charger puis transformer le pétiole (partie rouge consommable). Une récolte « à blanc » , indique Yannick Moine, à la tête de l’entreprise familiale, « c’est-à-dire que nous enlevons toutes les branches, afin qu’à la deuxième récolte il n’y ait que des repousses. »

Damien Moine, codirigeant de l’entreprise avec son frère, souligne que l’année est prometteuse. « Cette année, la rhubarbe est très juteuse, et le temps promet une belle seconde récolte aux alentours du 15-20 août. »

Dans ces champs cultivés sans aucun intrant hormis le fumier produit au cours de l’année par les cent vingt vaches limousines de l’exploitation, un détail peut surprendre les visiteurs : la présence de grandes herbes au milieu des pieds. « D’habitude, les champs sont propres », explique Damien Moine, « car l’importante couche de fumier que nous épandons en fin d’année étouffe les mauvaises herbes. Avec les pluies abondantes cette année, les mauvaises herbes ont réussi à traverser. » Ce qui ne remet néanmoins pas en cause les plants et leur qualité.

Seule difficulté : « Les champs sont très gras. D’habitude, nous utilisons des tracteurs pour sortir la rhubarbe. Cette année, nous avons dû utiliser des caisses et un mat élévateur » , explique le producteur, non effrayé par ce changement. « Dans la difficulté, on évolue. »

Si deux pourcents des pétioles, les plus gros, sont vendus tels quels en magasin, le reste de la production est découpé puis pressé, pour donner les 90 % de jus qu’elle renferme. Au final, ce sera cinquante mille bouteilles de vin et quarante mille bouteilles de jus, le Rubis , qui seront produites. Soixante-dix pourcents de la récolte annuelle sont issus de cette première récolte.

Une récolte qui s’écoule comme des petits pains, et Yannick Moine en est fier : « Une boutique va ouvrir en Thaïlande en octobre, et nous sommes en préparation d’un projet au Luxembourg. »